L’énergie ne craint pas la crise
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S’il y a un secteur insensible à la crise, c’est bien l’énergie. Le marasme des marchés financiers n’a pas fait frémir les grands groupes de production d’énergie, comme l’explique Xavier Bezio, du cabinet Alpha Delta Recrutement : « quelle que soit la situation économique, les gens ont besoin de s’éclairer, de se chauffer, de se nourrir, de se déplacer. » Cette bonne santé économique a donc permis de conserver la stabilité du marché de l’emploi dans ce secteur.
Toutefois, celui-ci a été secoué par une activité en plein essor : les énergies renouvelables. « On constate un réel engouement pour cette filière, notamment à la suite du Grenelle de l’Environnement qui a appuyé son développement, assure Jalila Badri, consultante chez Energy Recrutement. Ce bouleversement influence directement le marché du travail. » Mais il ne faut pas croire que la conscience écologique est l’unique moteur de cette évolution. « Ce qui attire les investisseurs, ce aussi sont les prix attractifs de revente de l’électricité issue de l’éolien ou du photovoltaïque », souligne Xavier Bezio.
Quel avenir pour les énergies renouvelables ?
Au début des années 2000, le climat était donc euphorique du côté des énergies renouvelables. Mais dernièrement, le recrutement s’est ralenti : « l’activité et donc l’emploi dépendent des politiques gouvernementales de rachat de l’électricité, remarque Jalila Badri. Ainsi certaines entreprises repoussent actuellement leur politique de recrutement, le temps d’avoir plus de visibilité sur l’évolution des positions gouvernementales. »
Une visibilité que Xavier Bezio peine à percevoir : « la France est un pays de culture nucléaire et il y a peu de chance que la volonté politique s’y oppose réellement. En revanche, il est probable que les petites structures axées sur les énergies renouvelables vont se regrouper et, pour certaines, être englobées par de grands groupes énergétiques. »
Jalila Badri se montre quant à elle nettement plus optimiste : « les énergies renouvelables ont de l’avenir et les réglementations politiques vont dans ce sens, comme en témoigne la règle des trois 20 : atteindre 20 % d’électricité d’origine renouvelable dans la consommation nationale et réduire de 20 % les émissions de CO2 d’ici 2020. L’ADEME prévoit donc une reprise de l’emploi dans ce secteur d’ici les deux prochaines années. »
Matthieu Payen