Succès de la conférence de Marc Touati
Des effets néfastes de la dette publique française à la fabuleuse croissance chinoise, en passant par les stratégies anticrises à développer par les entreprises, le directeur d'Assya Compagnie Financière a su tenir en haleine son auditoire.
Organisée en collaboration avec les associations des Dirigeants Commerciaux de France (DCF), des Centres des Jeunes Dirigeants d'Entreprises (CJD), des Directeurs Financiers et de Contrôle de Gestion (DFCG) et le Club d'Entreprises Développement Durable du Finistère, la conférence a ainsi rassemblé 250 chefs d'entreprise et une centaine d'étudiants hier, dans le grand amphithéâtre de l'Ecole Supérieure de Commerce Brest Bretagne.
Face à eux Marc Touati, ancien directeur de la recherche économique et financière des groupes Banques Populaires et Natexis, président-fondateur du cabinet de conseil indépendant ACDEFI, et auteur en 2009 du livre « Krach, boom…et demain ? : Pour enfin comprendre la crise et l'économie mondiale », a fait preuve d'une réelle aisance, lui qui est également chargé de cours à Sciences Po.
Marc Touati, quelle a été la véritable ampleur de cette crise, et peut-on dire que le plus dur est passé ?
« Financièrement parlant, ça reste la crise la plus grave depuis 1929. Une crise systémique, mondiale, même si économiquement la récession est derrière nous. En France, le plus important est que l'on a su éviter le pire, grâce à une relance budgétaire historique. Aujourd'hui, nous sommes passés à l'étape suivante qui consiste à rembourser les intérêts d'emprunt et à éviter de gonfler davantage la bulle de la dette publique. En 2011, pour sortir de là, il faudra retrouver une croissance plus forte ».
Quel message avez-vous souhaité faire passer aux étudiants ?
« Le vrai enjeu c'est que les crises sont toujours des phases d'opportunité. Ce qui m'a beaucoup peiné dans cette crise, c'est le nombre de personnes qui ont baissé les bras. Il faut constamment être dynamique, développer des stratégies anticrises offensives. Dans ce sens, les entreprises sont à la recherche de jeunes qui ont des idées et qui veulent se battre ».
L'auditoire était également composé d'un grand nombre de chefs d'entreprise. Avez-vous constaté une reprise des investissements de leur part ?
« Il y a une reprise mais l'on n'a pas retrouvé le niveau d'avant crise. Il s'agit davantage d'investissements de remplacement des équipements. Ce qui m'inquiète c'est que l'on gâche cette reprise. Si demain l'on augmente les taux d'intérêts et que l'euro remonte, on risque de casser cette reprise ».
Quelle image avez-vous de l'économie bretonne ?
« C'est une région qui a été un peu moins affecté par la crise grâce au secteur agro-alimentaire. C'est une économie dynamique mais qui ne le fait pas assez savoir. Aujourd'hui, ce qu'il faut développer, c'est vraiment l'innovation ».
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Philippe Le Glas (Directeur de l'ESC Brest Bretagne) : « Nous pensions que le thème était de nature à intéresser un public varié, à la fois de responsables d'entreprises et d'étudiants de l'école qui sont de futurs responsables d'entreprises. Nous avons tous besoin de comprendre le monde qui nous entoure et Monsieur Touati est un remarquable pédagogue et a décrypté un certain nombre de phénomènes intéressants pour nous. Il n'y a pas de meilleures preuves du succès de l'opération que de voir notre amphithéâtre plein ».
Les prochains rendez-vous du Mois de l'Entreprise
Jeudi 27 janvier (13h30-17h30) : Le speed meeting. Organisée en partenariat avec le club des dirigeants commerciaux de France et ouvert aux étudiants des écoles brestoises en formation commerciale, cette manifestation permet aux étudiants de rencontrer des dirigeants d'entreprises en face à face. L'étudiant dispose de trois minutes pour convaincre le dirigeant de l'intérêt de son profil pour son entreprise.