Prolonger ses études pour échapper à la conjoncture, une vraie tendance ?
Pas la bonne période pour se lancer
Si en cette première rentrée depuis la crise du coronavirus, les témoignages de jeunes diplômés qui se relancent finalement pour un tour supplémentaire ne manquent pas, il est difficile de prendre la mesure de ce phénomène pour l’instant. Par le passé, l’Insee avait déjà étudié ce phénomène d’“allongement de la durée de scolarisation, dans le but de savoir s’il était lié ou non à la conjoncture économique.
D’après les résultats de l’étude publiée en 2013, ils ne seraient “que” 0,4% à prolonger leurs études d’un an ou plus lorsque le chômage des jeunes grimpe de 3 points, comme après la crise économique de 2008, par exemple.
La prolongation, une question de moyens
Prolonger ses études, c’est aussi prendre en considération des coûts non négligeables supplémentaires. Toutes les catégories sociales ne peuvent malheureusement pas se le permettre. Les étudiants les plus touchés par le chômage, et donc plus susceptibles de vouloir compléter leur formation, sont souvent ceux dont le niveau d’études est le moins élevé.
Il existe toutefois la solution de l’apprentissage/alternance qui permet de continuer ses études à moindre frais.
La crise sanitaire, pas la seule raison de ce prolongement
Si la crise due au Covid a repoussé l’entrée sur le marché de certains étudiants, elle n’est pas la seule responsable. Selon de nombreux étudiants, il semblerait que les attentes de plus en plus élevées des entreprises participent à ce retard d’entrée sur le marché. Il n’est en effet pas rare de voir les entreprises demander plusieurs années d’expérience pour des postes destinés à des étudiants en fin d’études.
Ces années d’expérience sont parfois très difficiles à obtenir lors d’un cursus scolaire, c’est pourquoi certains ajoutent un deuxième master à leur C.V pour combler ce manque.
On vous l’accorde, tout ceci est un brin déprimant, mais sachez que les récentes aides de l’État pour l’emploi des jeunes, comme les 4000 euros par an promis aux employeurs qui embauchent un jeune de moins de 26 ans à temps plein pour au moins trois mois, vont dans le bon sens. Tout porte à croire que cela participera à améliorer l’insertion professionnelle dans les prochains mois mais l’avenir nous le dira…